фото: Le Mans (Sarthe)

Daniel JolivetLe Mans • 21-03-2019  

Описание: Le Mans (Sarthe) Maison d'Adam et Eve (XVe si`ecle). Maison Renaissance 'edifi'ee entre 1520 et 1530 pour Jehan de L'Espine, docteur en m'edecine. Le nom vient de l'interpr'etation du bas-relief de la facade. En r'ealit'e, il s'agit plus vraisemblablement d'Ariane et Bacchus, `a moins qu'il s'agisse de deux fille du dieu de la m'edecine, Esculape. La pr'esence des signes du zodiaque s'explique par la fonction d'astrologue, en plus de celle de m'edecin, de Jean de l'Espine. Maison d'Adam et Eve. Intervention de M. Hucher en s'eance du 1er mars 1847 dans la salle des abeilles `a la Pr'efecture : "Il est peu d''edifices au Mans qui soient plus int'eressants au point de vue de l'art que notre charmante maison car il en est peu qui portent un caract`ere plus franc et plus 'elev'e; on sent qu'on est ici en pleine renaissance; et en effet les titres dont nous allons donner plus bas des extraits constatent que la construction date de 1520 `a 1525. L'ordonnance est pleine d''el'egance; deux 'etages surmontant le rez-de-chauss'ee, 'etalent aux yeux une succession de huit pilastres d'elicieusement ornement'es de ces l'eg`eres arabesques qu'on a appel'ees rapha"eliques; ces huit pilastres ont d^u enserrer jadis six fen^etres minces et longues; aujourd hui les trois fen^etres du rez-de-chauss'ee existent seules, celles de l''etage sup'erieur ont 'et'e mur'ees, puis l'on a bris'e l'un des pilastres et l'on a ouvert une large baie habill'ee `a la moderne; nous ne pensons pas cependant que l''edifice ait gagn'e `a se mettre `a la mode. Chaque 'etage de pilastres est surmont'e d une frise; celle du 1er pr'esente un curieux assemblage de quatre enfants jouant de divers instruments `a corde ou `a vent, et, entr'eux trois compositions qui paraissent assez peu corr'elatives; `a gauche, l'on voit une corbeille de fruits et de fleurs entre deux oiseaux, au milieu un sujet peu compr'ehensible ou le laid peut revendiquer une assez large part. - Un personnage `a t^ete monstrueuse, accroupi, les jambes ouvertes. - Enfin `a droite, une charmante composition o`u figure une femme emport'ee par des chevaux marins; cette derni`ere page a toute la verve et l'entrain qu'on remarque dans le magnifique bas relief du tombeau de Langey du Belley, `a la cath'edrale du Mans. Les pilastres de cet 'etage, de l'ordre corinthien le plus pur, sont soutenus par de d'elicieux culs-de-lampe o`u la perfection des travaux le dispute `a la vari'et'e et `a la richesse de la composition. Ces excellents travaux de la renaissance seront toujours, pour nous, un objet d''etonnement et de r'eflexions; nous admirerons, sans cesse, comment et par quelle voie les ouvriers tailleurs de pierres de cette m'emorable 'epoque sont arriv'es `a s identifier avec l'antique, au point de produire des oeuvres que ne r'epudieraient pas les plus habiles artistes du XIXe si`ecle; que disons nous! des oeuvres que ces derniers s'estimeraient souvent tr`es honor'es d'avoir produits? Ne serait-ce pas que l''etude du dessin appliqu'e aux arts industriels recevait, `a cette 'epoque, un d'eveloppement beaucoup plus vaste que de nos jours; que l'ouvrier 'etait avant tout un artiste. Disons aussi qu'on n'avait pas imagin'e encore le carton-pierre, le ciment romain et les autres moyens d'estampages m'ecaniques, qui causent aujourd'hui la mort de l'art et de l'artiste. Mais revenons `a notre maison, et disons un mot de son rez-de-chauss'ee. - Cette derni`ere partie doit avoir souffert quelque modification. - Toutefois dans son 'etat actuel, elle pr'esente deux ouvertures : l'une `a gauche, plus longue que large, donne acc`es aux 'etages sup'erieurs et `a la cour; l'autre, `a plein cintre, et beaucoup plus large de facade, para^it avoir servi depuis longtemps `a une boutique. - Trois pilastres comprennent et s'eparent ces deux portes; ils sont surmont'es chacun d un vase charmant orn'e `a la base de feuilles d'acanthe et sur lequel est plac'e un petit g'enie. - Nous soupconnons fort ces vases d'^etre remplis de quelque pr'eparation pharmaceutique, nous en dirons plus loin le motif. Au-dessus de la premi`ere porte est l'enseigne de la maison; dans une couronne de fleurs et de fruits orn'ee elle m^eme de rinceaux, de banderolles, etc., le sculpteur a figur'e ADAM 'elevant, sur un b^aton, la pomme de l'arbre de science ou la pr'esentant `a EVE, tandis que celle-ci tient l'extr'emit'e d'une longue banderolle, dont l'autre bout est dans la main droite D'ADAM. Nous avions pens'e que ce pouvait ^etre l`a l'enseigne d'un apothicaire. - Cette compagnie a conserv'e, jusqu'`a nos jours, le symbole du palmier et du serpent qu on voit encore repr'esent'e sur quelques boutiques. Elle a toujours eu du go^ut pour les attributs de science myst'erieux; `a Londres, les boutiques de pharmacien sont couvertes de signes cabalistiques, qui n'ont leur nom dans aucune langue. - Ici, l'on a fait allusion `a l arbre de science, sans aucun doute; mais il restait `a d'ecouvrir, si en effet, la m'edecine pouvait revendiquer la propri'et'e de notre enseigne. M. Landel, notre honorable coll`egue, dont on ne saurait trop louer l'obligeante bont'e, nous a fourni les moyens de r'esoudre la question; il nous a rendu le service de nous communiquer les titres de cette maison, qui existent, `a peu pr`es sans interruption, jusqu'`a nos jours; leur lecture nous a mis `a m^eme de constater, avec certitude, qu elle avait 'et'e construite, de 1520 `a 1525, par JEHAN DE L ESPINE, Docteur en m'edecine du Mans. Cette d'ecouverte explique et l'egitime parfaitement l'enseigne que nous venons de d'ecrire. Voici l'extrait de quelques-uns des titres qui nous ont 'et'e communiqu'es. Le 28 mai 1470, bien avant par cons'equent la construction de Jehan de l'Espine, les Chappelains et clercs de la confr'erie de l'Eglise de Saint Pierre du Mans vendent aux doyen et chapitre de ladite 'eglise vingt sols tournois d'une rente due aux premiers par Guillaume Gonnet et sa femme, et cr'e'ee le 3 avril 1404, par la fille de Gervais Hardois, sur la maison qui occupait l'emplacement de celle dont nous parlons. Le 13 juillet 1518, Jean de l'Espine ach`ete cette maison. A cette 'epoque, celle-ci 'etait la propri'et'e d'un enfant mineur, Jacques Leroy, plac'e sous la tutelle de Jean Moulard et R'en'e Leroy; ses p`ere et m`ere, Jacques Leroy et Jeanne Moulard avaient 'et'e condamn'es, par justice, `a payer `a Jean Lesellier, marchand `a Paris, huit livres tournois; ce dernier c'eda cette somme `a Pierre Bommard, sergent du Roi qui fit vendre, en justice, ladite maison pour recouvrer sa mis'erable cr'eance. Apr`es maintes cri'ees, bannies, subhastations, ensaisinements, la maison, ou plut^ot les 5/6, fut adjug'ee `a M. Jehan de l'Espine, moyennant 110 livres tournois qu'il paya comptant aux tuteurs, les quels tinrent compte `a Bommart de ses 8 livres. D`es l'ann'ee suivante, Jean de l'Espine s'occupe de reconstruire la maison. Le 17 mars 1519, intervient entre lui et Colas Lebreton boulanger, une transaction au sujet d'une cloison que ce dernier devait retirer, pour laisser `a Jean de l'Espine la facult'e de construire certain mur qu il entendait faire. Les proc`es continu`erent, les ann'ees suivantes, entre notre docteur en m'edecine, mais non en droit romain ou coutumier, et ses voisins. Le 15 juin 1521, le sieur Gaupuceau et sa femme exposent que ledit de l'Espine s'efforcait, en 'edifiant certain mur, huisseries et maison, entreprenant et surprenant sur l'h'eritage et huisserie dudit sieur Gaupuceau et femme, et demandent la cessation des travaux; Jean de l'Espine persiste; on convient de s'en remettre `a des arbitres qui finissent par concilier les parties. Le 22 d'ecembre 1525, autre instance entre notre malheureux propri'etaire et le sieur Lebreton d'ej`a nomm'e. Cette fois, il s'agit d'ouvertures que Jean de l'Espine avait fait pratiquer dans un mur plac'e entre sa maison et la cour de Lebreton. L'affaire finit, de m^eme, par une transaction qui maintient les ouvertures, mais charge l Espine de donner `a Lebreton 2 pieds et deux doigts de terrain `a prendre dans sa cour pour aider `a faire une vis et monter au second estage. Jean de l'Espine vivait encore en 1550, car il donna `a cette date, quittance d'arr'erages de rente. Le 4 septembre 1556, son fils Rapha"el de l'Espine, - Rapha"el! ce nom dit assez que notre Jean de l'Espine 'etait grand ami de l'art. - Rapha"el de l'Espine, son fils, receveur des tailles `a La Fert'e-Bernard vend, a r'em'er'e, cette maison, `a Denys Goufon docteur en m'edecine, moyennant 700 livres tournois. L'enseigne servait toujours, elle appelait la clientelle qui prenait patience, lorsque la boutique 'etait pleine, et ne se lassait pas d admirer les petits g'enies rebondis, le bon p`ere Adam et les mille d'elicatesses de ciseau r'epandues sur la facade. Comment notre maison passa t-elle des mains de Denys Goufon en celles de Pierre Gougeon conseiller du roy au si`ege pr'esidial et s'en'echauss'ee du Mans, c'est ce que nous ne saurions vous apprendre, mais le fait est que Pierre Gougeon, seigneur d'Espignaines la poss'edait en 1599, et qu'il la vendit, le 20 f'evrier 1603, moyennant 2700 livres `a Francois Duchesne docteur en m'edecine, demeurant en la paroisse de Saint-Padvin. Curieuse persistance, due `a un fait qui semblerait aujourd hui bien futile, l'influence de l'enseigne. On y revenait toujours, `a cette charmante maison; Hyppocrate savait bien que dame science ne perd rien `a sacrifier `a l'art. De longues ann'ees s''ecoulent, la maison se rembrunit, la mousse envahit les joints des pierres; d'un autre c^ot'e, l'art rentre en lui-m^eme, il d'eserte les facades; la mode discr'edite notre charmant 'edifice; bref, poss'ed'e en 1664 par Antoine Lemoine huissier, qui l'avait acquis aux prix de 1600 livres, il passe, en 1734, aux mains de Francois Lemarchand Boulanger qui le vend `a Thomas Davoine menuisier. Nous n'iront pas plus loin : comme les peuples, il est des monuments (moments?) o`u les maisons n'ont pas d'histoire." (Archives historiques de la Sarthe ou r'esum'e depuis 1846 des travaux des membres de la subdivision du Mans. Imprimerie-Librairie Gallienne 1848) fr.wikipedia.org/wiki/Maison_d%27Adam_et_`Eve_(Le_Mans)

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